Golf à Princeton.
par greensleevestoaground
Trouvée sur Ebay, cette superbe carte postale du milieu des années 1950 (d’après le timbre), montre un étudiant en letterman sweater armant son swing face à la Cleveland Memorial Tower. Cette tour de 53 mètres de haut, emblématique de la non moins mythique université, a été construite en 1913 en l’honneur du Président des Etats-Unis, Grover Cleveland, qui y résidera après son mandat et ce, jusqu’à sa mort en 1908. Pour la petite histoire, les anciens graduates de 1892 ont offert un carillon pour la tour en 1927. Remis en activité depuis 1993, il est l’un des carillons les plus impressionnants du monde avec 67 cloches et un bourdon de près de 6 tonnes! Autant vous dire qu’à Princeton, les étudiants manquent rarement leur réveil.
Coïncidence, je suis entrain de lire « L’attrape-coeurs » de Salinger, classique de la littérature américaine, se déroulant tout bonnement en plein fifties. Lecture très agréable, nous plongeant dans l’univers des colleges boys précisément au sein de la Pencey prep, et permettant de s’imprégner de l’atmosphère de toute une époque.
Un passage m’a fait particulièrement sourire:
« A ma droite il y avait un mec typiquement « Yale » en costume de flanelle grise avec un gilet à carreaux genre pédé. Ces salauds des facs snobinardes ils se ressemblent tous. Mon père voudrais que j’aille à Yale, ou peut-être à Princeton, mais bon Dieu je mettrai jamais les pieds dans une universités pour poseurs de première, plutôt crever. »dixit Holden Caufield, héros de l’histoire.
Ce passage en dit long sur une certaine image que pouvait et ont sans doute toujours les universités de l’Ivy league, mais met aussi en avant la forte identité vestimentaire de ses étudiants (que j’ai continuellement plaisir à découvrir sur ce blog).
Merci pour la très jolie carte.
ps: Je lis la traduction française de l’ouvrage qui fut récemment réactualisée. La traduction essaye d’être résolument moderne, mais je tic fortement sur la traduction de certains mot du langage parler/familier. L’ancienne traduction française semble apparemment plus recommandée. Mais le meilleur étant sans nul doute de lire la version originale (et oui j’aurais dû bien mieux travailler mon anglais durant toutes mes années scolaires, ce qui donnera raison à ma mère!)
Très belle référence que « L’Attrape-Coeurs » de Salinger!
Dans « The Outsiders » de SE Hinton, il y a clairement une rivalité entre les Greasers (à l’esprit rockab, jeans, Converse noires, T-Shirts aux manches retroussées) et les Socs (plutôt preppy, blouson madras, chemise oxford et pantalon coton beige). Une référence absolue sur les 1960’s aussi bien en livre qu’en film (adapté par Francis Ford Coppola, avec Matt Dillon, Tom Cruise, etc.)
Comme dans toutes les sociétés, les élites sociales sont bien souvent rejetées, sauf que dans le passé, on cherchait à se démarquer d’elles au niveau vestimentaire et culturel. De nos jours, on cherche à les imiter…
Étant plus jeune, ce qui n’est pas si loin que ça (du haut de mes 20 ans), j’avais beaucoup apprécié le récit autobiographique de Philippe Labro, « L’étudiant étranger », jeune français partant étudier à l’université de Virgnie dans les années 50, nous faisant découvrir « la vie dorée des college boys ».
Ce livre a une suite « Un été dans l’Ouest », où nous suivons notre héros dans le Colorado en tant qu’ouvrier agricole pour un job d’été.
Avec du recul je me rends compte, que le premier ouvrage retranscrit l’univers preppy, et le second celui du workwear, tout deux deux grands courants vestimentaires de « l’Americana ».
Merci pour « The Outsiders », c’est noté, et je reste toujours avide de nouvelle référence!