greensleeves to a ground

Mois : janvier, 2011

Polo Ralph Lauren, A/W ’96.

Le velours il y a encore peu, c’était la marque déposée des plus de 50 ans. Comment alors faire admettre à un jeune citoyen lambda attaché à son jean et son cuir que cette matière chaude, confortable et quasi-indestructible peut devenir une des pièces maîtresses de sa garde-robe d’hiver et de mi-saison? Peut-être en lui faisant lire ce texte très habile et convaincant paru dans le catalogue Polo RL de l’automne-hiver1996, parmi d’autres styles remaniés du trad américain. N’oubliez pas en regardant ses photos, que les épaules et cols larges et le pantalon flottant ont le même effet retentissant chez l’homme des années 1990 que chez celui des 1950’s. L’inspiration reste tout de même très bonne à prendre. C’était il y a près de 15 ans déjà…

On a envie de l'appeler "sportswear chic" ce layering réussi de la mythique Polo Coat, d'un navy blazer, d'un sweatshirt, chemise et cravate. Rentré dans le pantalon à pinces? Pas forcément du goût de tous. Mais pour sûr, c'est une combinaison parfaite à la Ralph Lauren.

 

Ottawa Ski Club Trail Riders, 1960.

« Trail Riders ». Lorsqu’on le lit, c’est un nom qui envoie un peu quand même. Mais qu’est-ce qui se cache derrière ce pseudo de héros de l’espace? Des hommes, essentiellement,  membres du ski club d’Ottawa au Canada qui, un beau jour de 1951, ont décidé de prendre pelles, pioches, machettes et haches pour entretenir et même créer les pistes de leur splendide et chéri Parc de la Gatineau. Leurs précurseurs, opérant dans le même secteur depuis les années 1920, se faisaient appeler les Night Riders. Pas facile de trouver plus clinquant! « Trail », c’est tout simplement le mot qui correspond à « piste » en anglais. Résultat: « Trail Riders », c’est plus terre-à-terre mais ça sonne bien. Et ils vont en créer un paquet de « trails »! C’est ce que montrent les trois photos ci-dessous datées de 1960, très aimablement prêtées par Michael MacConnaill et déjà diffusées sur le blog de Charles Hodgson. Ces jeunes hommes en forme ont été pris en train de travailler sur  le Western Trail en pleine période de transition vers l’Ivy Look! Et c’est là que c’est intéressant, car bien que l’Ivy Look soit essentiellement réservé à une vie citadine, qu’en est-il lorsque l’on se retrouve au beau milieu d’une forêt, d’un parc national tel que celui de la Gatineau, les pieds dans la boue? Elements de réponse avec les trois images ci-dessous, mélangeant avec intérêt et inspiration à la fois Workwear, Ivy Look et Outerwear.

Merci à Charles Hodgson et Michael MacConnaill pour leur aide.

Pour plus d’infos sur les OSC Trail Riders: http://xcskiing.ca/trail-riders.html

Tables #3: Emmanuel Hodencq, Clermont-Ferrand.

Pays de mon enfance, Clermont-Ferrand en Auvergne, autant vous le dire tout de suite, on aime ou on n’aime pas. Située dans une cuvette au pied des Volcans d’Auvergne, la « ville noire » (à cause de la pierre de Volvic utilisée dans son architecture dont la cathédrale), peut faire rêver le tout-venant comme le faire fuir. Mais s’il y a une chose qu’on ne puisse lui reprocher, c’est bien son terroir. Qui pourrait oublier que l’Auvergne est le pays de l’aligot, de la truffade et de sa mythique potée? Chez Emmanuel Hodencq, c’est tout autre. Etoilé depuis 11 ans (une étoile pour être précis), il est certes attaché au terroir de sa région, mais il le réinterprète, le scénarise à sa sauce pour ceux qui oseront faire abstraction de l’architecture discutable du Marché St-Pierre au-dessus duquel il se trouve. Bien loin de chasser l’étoile Michelin lorsque je vais au resto, ce qui m’a attiré ici, c’est le menu déjeuner « Le Cercle » à 25€. Manger chez un étoilé à moins de 30€, c’est suffisamment rare pour attirer la curiosité. Lorsque j’arrive, c’est un décor chic et sobre, feutré mais pas ennuyeux. Sobre? Moins lorsque vous faites connaissance avec la maîtresse des lieux, Viviane Hodencq, femme du chef. Souriante, drôle, avenante un petit bout de bonne femme qui apporte une ambiance bistrotière à ce restaurant haut de gamme, et c’est extrêmement agréable et bon enfant.

Le Marché Saint-Pierre en 1904. C'est ici que se trouve le restaurant d'Emmanuel Hodencq aujourd'hui.


Je passe à table avec la ferme intention de faire sa fête au menu comprenant un plat « idée du jour », un dessert, un vin et un café. Première surprise: je reçois une amusette de bienvenue, le genre de geste bien rare et qui plus est lorsque c’est un pressé de pied porc et lentilles,  jus de betterave. C’est petit, mais frais et on est rapidement mis en appétit. Le sommelier se pointe à ma table: sachant que l’idée du jour comporte des noix de Saint-Jacques, j’opte pour un blanc. On m’amène un verre de Viré-Clessé. Un chouilla trop frais mais suffisant et superbement accordé avec le plat qui arrive rapidement: noix de St-Jacques dorées, paille de Chicon et soupe aux agrumes. On est toujours dans un menu à 25€! Les Saint-Jacques s’ouvrent sous un léger mouvement du poignet et du couteau: c’est tendre, c’est bon. La paille de chicon avec sa consistance particulière, presque élastique vient bousculer la tendresse et le fondant des noix. Et pour finir une soupe d’agrumes en petite quantité qui vient relever l’ensemble d’un piquant léger amer et sucré.  Dans l’ordre, cela donne des papilles caressées par les Saint-Jacques fondantes, puis excitées par le chicon avant de pétiller sur la soupe d’agrumes. Avec un vin légèrement citronné lorsqu’il se dévoile, c’est frais et jouissif à souhait, à la fois en saveurs et en textures!

 

Les Noix de Saint-Jacques dorées, paille de chicon et soupe d'agrumes. Simple et plein de fraîcheur. Jeux de saveurs et de consistances en bouche. Parfait.

Il faut se reprendre pour enchaîner sur le tiramisu, présenté en verrine et très habilement réalisé. Encore une touche de fraîcheur, on découvre le café, le chocolat, le biscuit croustillant au centre, le chocolat moelleux au fond, une dose presque difficile à manger de cacao sur le dessus. Mais on est où là?! Pas lourd pour un sou, le tiramisu plane au-dessus des rencontres que l’on a fait avec le plat précédent, comme pour venir les chapoter avec précision. Et on est toujours à 25€, j’insiste. Pendant ce temps, Viviane fait le tour de ses convives, en mode tables d’hôtes! Plaisant. Je finis avec un café, prévu dans le menu, et des mignardises succulentes.

 

On le tient enfin ce tiramisu ni trop pesant, ni trop léger mais assurément malicieux et délicieux par sa prestance gourmande.

La maîtresse de maison revient vers moi pour me demander ce que j’ai pensé de leur formule « Le Cercle ». Voici ma réponse: c’est le sans-faute en rapport qualité-prix! On mange en une heure, c’est raffraîchissant, ça donne un coup de pied aux fesses pour repartir de plus belle au bureau l’après-midi, et croyez-moi, on ressort le ventre bien rempli. Plus adapté au déjeuner: quasi-impossible. Certes on repensera aux Noix de Saint-Jacques fondantes tout l’après-midi, certes on cherchera à retracer tous les jeux de textures, du croustillant au moussant, du tiramisu en pleine réunion, mais on restera heureux. 29,50€ avec une demi-bouteille d’Evian pas indispensable, j’en oublie même ma carte bancaire et… Pardon? Le menu change tous les midis? Soit, je vais peut-être y prendre quelques coquettes habitudes chez cet Emmanuel Hodencq, y compris le soir où le menu « Retour du marché » est à 37€. Si j’avais eu un chapeau ce jour-là, je l’aurais ôté bien bas Monsieur et Madame Hodencq!

On prend soin de vous et de votre palais jusqu'à la dernière minute dans cette formule "Le Cercle" très efficace pour 25€. Pas un remède anti-crise pseudo-à la mode ce menu, mais un prix juste pour des mets classico-impertinents qui le sont tout autant.

 

Restaurant Emmanuel Hodencq. Place du Marché Saint-Pierre, 63000 Clermont-Ferrand. Tél: +33 (0)4 73 31 23 23.

GSTAG joins « The Five Piece Project ».

Il y a quelques mois, je recevais un mail de compliments en provenance d’un étudiant vivant sur le campus de Dartmouth. Je ne sais pas pourquoi, mais Dartmouth est l’université de l’Ivy League qui me fascine le plus. Peut-être est-ce le fait qu’elle soit vraiment « isolée » dans le New Hampshire qui m’attire autant; peut-être est-ce cette couleur vert forêt, sur laquelle viennent se coller les lettres blanches qui vont si bien à un letterman. Bref, il n’en fallut pas moins pour tisser des liens virtuels avec Nicholas et découvrir qu’il était, avec un ami à lui, l’auteur de deux blogs excellents que je suis, depuis, régulièrement:  Angovodo et Bow Tied and Star Eyed. Une superbe collection de photos et images fouillées à droite et à gauche, une véritable source d’inspiration preppy à son état le plus brut, avec un petit commentaire bien senti lorsqu’il le faut. Jusqu’à ce qu’il me propose récemment une  première collaboration. The Five Piece Project a été créé par ces deux jeunes bloggers avec une idée simple et excellente comme base: poster une sélection de 5 articles de la garde-robe personnelle de bloggers, lecteurs, amateurs, etc. Ni une, ni deux, j’ai photographié tant bien que mal mes cinq vêtements « fétiches » , ai rédigé un petit texte pour chacun d’entre eux et les ai envoyés à Nicholas. Le résultat est à voir sur leur site, et sachez j’ai eu beaucoup de plaisir à le faire. Merci donc à ces deux bloggers, et n’hésitez pas à alimenter leur blog avec votre propre sélection (fivepieceproject@gmail.com).

Rugby Regimental Socks vs. Bass Penny Loafers.

Lorsque je suis tombé nez à nez avec ces trois paires de chaussettes sur le site de Rugby Ralph Lauren, impossible de résister. Vous les avez certainement déjà vues sur d’autres blogs, du moins les premières présentées ci-dessous. Les chaussettes sont devenues en peu de temps un accessoire aussi important qu’une cravate ou qu’une ceinture. Petite touche humoristique dans un costume ou une tenue sobre et foncée, détail qui ne laisse pas indifférent lorsque l’on s’assoit jambes croisées pour profiter d’un café en terrasse ou lire un bouquin. Même un certain Mr Fillon s’y essaye en associant le costume bleu marine aux chaussettes rouges. Et c’est bien loin d’être de mauvais goût. Ici, l’inspiration preppy est encore plus poussée: chaque paire est haute et arbore un motif rayé de type régiment (comme les cravates) et une tête de mort sur le haut (en référence à la société secrète Skull & Bones de Yale). Ce qui m’a véritablement plu dans ces chaussettes, c’est la complexité de leur association avec le pantalon sobre qui va bien, et enfin la possibilité de porter des pantalons un peu courts en hiver, sans se trimbaler pieds nus dans ses loafers (pratique on ne peut plus preppy, mais faut pas exagérer!). Alors je ne prétends pas avoir fait un travail de recherche exceptionnel, mais voici trois suggestions de combinaisons « saisonnières » avec un pantalon différent à chaque fois, où les classiques G.H.Bass (pas encore assez défoncées à mon goût) prouvent bien qu’elles sont peut-être les plus versatiles des chaussures de ville.  On aime ou on n’aime pas, mais au moins on a les pieds au chaud! Je remercie au passage mon père, pour m’avoir évité quelques poses ridicules si j’avais dû prendre les photos moi-même.

Avec un Levi's 511 brut pour l'hiver, ...

... un chino Tommy Hilfiger, pour l'automne...

... ou un Lee Cooper Tailored blanc vintage pour le printemps.

Tables #2: Le Pré Salé, Bruxelles.

Voilà deux mois que j’ai effectué mon dernier aller-retour à Bruxelles et enfin l’opportunité de vous parler de ce petit restaurant du quartier Sainte-Catherine. Sachez qu’en quatre excursions à Bruxelles (professionnelles), je n’ai jamais vu le soleil. Les nuages et la pluie m’ont donc gentiment accompagné cette fois-ci, et pas qu’un peu puisque le pays a été victime de nombreuses inondations ce jour-là.

Une image d'archive de la Rue de Flandre, où se situe Le Pré Salé.

Alors, croyez-moi, lorsque l’on a passé une matinée dehors, on est heureux de tomber sur cette ancienne friterie située Rue de Flandres, où la buée envahissant les vitres annonce une ambiance très chaleureuse. Trop chaleureuse? Pas si l’on est en groupe (pensez à réserver si c’est le cas), mais sûrement si vous êtes en rendez-vous romantique. Pour ma part, j’étais seul, mais la chaleur humaine locale me l’a vite fait oublier. Grandes tables, carrelage blanc du sol au plafond, cuisine ouverte derrière le bar surmonté lui-même d’un beau vitrail du XIXe siècle, et niveau sonore d’une salle de paris hippiques. Les locaux aiment se retrouver là, mêlés à quelques touristes pour déguster le typique moules-frites qui, d’après mes voisins, est l’un des meilleurs de la ville. Très bon enfant. Toutes les tables ont leurs cocottes remplies de moules, pas de chichi, on mange ici avec les doigts, en costume ou en casual. Avec mon éternelle passion pour le contre-pied, je me décide à choisir le non moins typique stoemp/saucisse dans une carte au choix vaste et qui met rapidement en appétit (carbonades, anguilles, râble de lapin…). Le stoemp est une purée de pommes de terre mélangée à un autre légume. Au Pré Salé, il se fait avec du poireau. Un verre de Médoc un peu jeune pour accompagner ce court et simple repas comme on les aime et c’est parti. Service rapide, j’ai vu mon stoemp sortir de la casserole en cuisine, et le plat arrive aussitôt sur la table. La saucisse est très bien cuite, avec ce qu’il faut de gras et le goût du porc légèrement grillé est là. J’en trempe un bout dans ce fameux stoemp, et oui, c’est fameux! Surprenant même, car la première bouchée peut paraître extrêmement fade. Finalement, bien que mixés, poireau et pomme de terre sont bien distincts. Pendant ce temps, une petite fille et sa grand-mère se sont installés près de ma table: ce sera moules-frites « une fois! » pour la demoiselle à peine âgée de cinq ans, toute une éducation! Pour terminer sur une note sucrée, je tente la crême brûlée maison. Encore simple mais encore une réussite: la crême est fraîche, délicate et fondante. Vous savez, celle que l’on aime faire aller et revenir avec la langue sur son palais… Note sucrée, mais addition un tout petit peu salée pour ce que j’ai mangé. Peu importe, la simplicité dans les assiettes reflète là tout un peuple accueillant et gentil. Bien plus accueillant que la météo d’ailleurs. Allez-y sans hésiter, même si ce n’est que pour vous mettre à l’abri! Pour ma part, j’y retournerai essayer les moules-frites, « n’est-ce pas? ».

Le Pré Salé. Rue de Flandre 20, 1000 Bruxelles Tél: +32(0)2 513 65 45

Poughkeepsie Regatta #2

En ce début de semaine, suite de la collection de photos de la Poughkeepsie Regatta, course d’aviron qui voyait se rencontrer les meilleurs crews des meilleures universités américaines. Columbia, Harvard, Cornell, Yale, les futures stars de l’Ivy League s’affrontent sur l’Hudson River près de la petite ville de Poughkeepsie. Flashback vers le début du siècle dernier, entre 1911 et 1915, où compétition , sourires victorieux et esprit d’équipe nous font presque oublier qu’en Europe, la Première Guerre Mondiale vient de débuter…


« Uniform Force », GQ, Août 1982.

Le militaire, vintage ou moderne, inspire le style vestimentaire, c’est un fait indiscutable. Tout d’abord parce que la plupart des armées nationales proposent des vêtements et des tissus nouveaux, chauds, techniques et imperméables exceptionnels. De plus, les coupes sont  pratiques, près du corps, ceintrées et ne se réfèrent à aucune mode, donc indémodables. On a tous chez soi au moins un vêtement d’inspiration militaire ou même issu d’un de ces nombreux magasins de destock ou surplus, sans parler de la field jacket achetée en fripes si chère aux Bobos parisiens. Mais, nous qui croyons avoir tout inventé et tout découvert il y a deux ou trois ans, comprenons bien que cela ne date pas d’hier. J’en veux pour preuve  cet article du GQ d’août 1982 qui annonce pour l’hiver suivant un renouveau du style « uniforme » (je vous conseille d’ailleurs de lire les textes en cliquant pour agrandir les photos). Des marques comme Ralph Lauren, Robert Comstock, Calvin Klein et Avirex (évidemment!) étaient, bien sûr, sur le coup avec de magnifiques vestes comme la « Class A » signée Avirex ou le blouson inspiré à la fois par l’aviation, la chasse et la pêche de Robert Comstock, qui n’est pas sans rappeler quelques pièces de la collection To Ki To pour Barbour. C’était il y a près de 30 ans…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Toutes les photos ont été scannées par cette superbe base de données d’anciens catalogues et publicités, que je remercie: http://www.malemodelretro.info

 

Tables #1: The Table Cafe, Londres.

Parce qu’un homme de goût, ou du moins considéré comme tel par son entourage, se doit d’avoir une liste d’adresses de bonne bouffe aussi fournie que sa garde-robe, voici une nouvelle rubrique, que je tâcherai d’alimenter régulièrement. A Paris ou ailleurs, croyez-moi que ce sera un plaisir de faire pour vous le tour des bistrots, brasseries et restaurants pour casser quelque peu la routine du blog. Une seule idée en tête, la même que lorsque j’achète mes fringues sorties des 1960’s sur ebay: le prix et la qualité.

Photo: fluidfoundation.com

Pour la première table, on ne pouvait trouver meilleur nom. Direction Londres et The Table Cafe. Lors de mon dernier séjour outre-manche avec mon amie, la semaine dernière, la Tate Modern s’est avérée être un passage obligé. Mais impossible de s’y rendre le ventre vide. The Table se trouve sur notre chemin, sur la Southwark Street, entre la station London Bridge et la Tate, et c’est tant mieux. Après une petite mise en bouche au Borough Market pour nous ouvrir l’appétit, on arrive au 83, Southwark Street. L’immeuble est moderne et pour cause, The Table est en quelque sorte la cantine du cabinet d’architecte en-dessous duquel elle se trouve. En résulte une déco moderne, épurée, à base de béton brut et de grandes tables en bois massif sur lesquelles on trouve ici et là les couverts, les serviettes en papier recyclé et des céréales en libre service. Très scandinave et on aime. Grâce à un bon dosage des lumières et avec la magie de la grande cuisine ouverte en inox, l’ensemble est loin, très loin d’être froid. Chaleur, odeurs et fraîcheur des produits bio, musique de la cuisson: tout est réuni pour faire un bon breakfast.

On commande normalement au comptoir, mais si vous ne l’avez pas compris, on viendra vous voir. Le service, au passage, est parfait: gentil, rapide, agréable. Pour ma charmante voisine de table, ce sera deux bagels au saumon fumé, sauce hollandaise, le tout recouvert de deux oeufs pochés. Pour moi, ce sera ce qui semble être l’incontournable de la maison (que vous pouvez voir en photo ici): double bagel grillé, nappé avec un pesto au poivre rouge et les fameux « beans » , tranches de chorizo, deux oeufs pochés et sauce hollandaise. Ouch! Lorsque les plats arrivent, c’est le bonheur. A regarder déjà: malgré la profusion d’ingrédients, l’ensemble reste simple, épuré, en adéquation avec l’ambiance. Ce que je pensais être « lourd » passe à merveille: la cuisine anglaise prend un coup de piquant lorsque le chorizo se mêle aux « beans » maison (bien mieux qu’un sec et classique bacon), le pesto au poivre se fait à peine sentir, juste de quoi donner une saveur à un bagel certainement délicieux nature. Et cette sauce hollandaise qui recouvre les oeufs pochés! On dit que c’est la meilleure de Londres, je n’ai pas eu le temps de comparer, mais elle se trouve à un certain niveau pour sûr. Contrairement à ce que la vue d’un tel plat nous offre comme sentiment, on reste sur l’impression d’un brunch frais et rassurant (certainement dûe aux produits bio qui sentent bon la fraîcheur et l’équilibre), où il faut considérer les différentes saveurs comme un tout et non séparément. Curieux et ne pouvant nous empêcher de terminer chaque repas par un plat sucré, on décide de partager un pancake au yaourt vanille et fruits des bois. Encore une fois, c’est imposant et on ne sera pas trop de deux. C’est beaucoup plus simple, mais ça fait du bien, parce que le yaourt est revigorant et les fruits à peine sortis des mains de celui qui les a cueillis. Seule petite fausse note au final, mon chocolat chaud qui ne valait sans doute pas les différents cafés Monmouth servis ici.

Une vingtaine de pounds et trois quart d’heure plus tard, nous quittons The Table pour la Tate Modern après avoir entendu les deux cuistots parler français entre eux. Amusant… et délicieux. Ce que le breakfast anglais présente habituellement prend ici un sérieux coup dans la mâchoire, à base de produits frais issus de cultures biologiques et d’une véritable originalité à marier l’épicé et le fade, le chaud et le frais, le croustillant et le tendre avec simplicité. Si vous êtes lève-tard, vous pourrez aussi bien venir ici profiter d’un lunch ou dinner aux menus qui changent tous les jours. Et pour un prix plus que raisonnable à Londres. Incredible Table!

The Table Cafe Restaurant. 83 Southwark Street, Southbank, London, SE1 0HX – Tél: +44(0)207 401 2760

Wishes.

Par cette jolie photo/carte de voeux allemande pour l’année 1913 (signée « Robert »), je tiens à vous souhaiter une très bonne année et tous mes voeux de bonheur et de réussite pour 2011.

Pour GSTAG, cette année se doit d’être à la hauteur de la précédente, mais quelques résolutions s’imposeront peut-être: plus de posts, plus de diversité et peut-être même plus d’anglais. Comme toutes les résolutions, certaines seront tenues, d’autres non. Tout dépendra de mes progrès en Anglais! En février, le blog fêtera son premier anniversaire -eh oui seulement-, et à cette occasion, il se pourrait bien que GSTAG veuille rencontrer ses lecteurs autour d’une bonne bouffe ou d’un petit verre dans un bistrot parisien. Si cela vous intéresse, faites-le moi savoir.

Quoiqu’il en soit, soyez certains que GSTAG gardera sa ligne de conduite, à savoir l’authenticité et la qualité plutôt que la profusion d’articles ou le suivi des tendances. Jamais, pour des raisons commerciales ou de nombres de visiteurs je ne vous parlerai de ce que je n’aime pas, de marques dans lesquelles je ne me reconnais pas ou de choses « à la mode » pour le simple fait qu’elles sont « à la mode ». Non merci. C’est peut-être une réaction très égocentrique, mais ce blog a été créé pour transmettre une passion qu’il ne s’agit en aucun cas d’imposer à qui que ce soit. Libre à l’internaute de me lire ou pas.

Grâce à vos commentaires, j’ai pu constater que le créneau du style « trad américain » n’avait quasiment aucune référence blog en France. Et même si je ne souhaite pas en faire une lubie, force est de constater qu’il y a un intérêt pour ce style en France et que GSTAG a un rôle à y jouer. D’ailleurs, peut-être que certaines marques françaises utilisant le terme « Ivy look » à tort et à travers pourraient lire mon blog plus régulièrement afin de ne pas nous livrer de collections plus proches de l’opportunisme commercial que de l’authenticité (pour ne pas citer Kitsuné). Je ne dis pas que le métier de « styliste » est facile, loin de là, mais toute nouvelle collection doit faire l’objet de recherches historiques, de recherches de matières avant de s’attribuer quelque nom ou inspiration que ce soit. Regardez le travail de Mister Freedom, de Buzz Rickson et même de Ralph Lauren. Ce sont des créateurs, des créatifs, et pourtant chacune de leurs pièces est chargée d’histoire, a un sens pratique et/ou technique. C’est une manière de faire vivre le vêtement avant même qu’il ne soit porté et ce n’est pas pour rien si les marques traditionnelles comme L.L. Bean ou Woolrich aux US, ou Sebago et Aigle en France reviennent fort sur le devant de la scène. Aujourd’hui, même chez les jeunes générations, on veut acheter des vêtements pour les mettre dans 30 ans encore. Et c’est ce qui donne naissance à un melting-pot de styles, de genres et de cultures qui mêlent tous les âges, auquel chacun de celui qui les arbore pourra se référer en fouillant un peu dans les archives historiques disponibles sur le web: le workwear, l’Ivy look, l’outdoor, la chasse, etc. Quoi de plus passionnant en effet que de raconter l’histoire de ce que l’on a enfilé sans réfléchir le matin?

Alors quelque soit votre « style », continuez de me laisser des commentaires, continuez de me lire, continuez de me contredire, de compléter mes articles, de me poser des questions auxquelles je tente de répondre le plus souvent possible et GSTAG fera son bonhomme de chemin.

Et comme le web est désormais le meilleur moyen de se faire connaître, sachez que je suis à la recherche d’un job dans la pub, le journalisme, le style, la musique et pourquoi pas la bouffe. Toutes les propositions seront les bienvenues.

Merci à tous et Bonne Année 2011!