Dieu sait que je n’ai pas coutume de parler de télé sur ce blog. Mais si cette fois je fais une exception, c’est qu’il y a une excellente raison. Et pour cause, la série Boardwalk Empire est repartie pour une seconde saison le 19 septembre aux États-Unis, sur HBO. Alors que beaucoup ne la connaisse pas encore en Europe, elle fait un véritable carton aux US. Remarquez, avec un Scorsese maître de son art à la réalisation du premier épisode en 2009, et un coût de 18 millions de $ (ce qui en fait la production télévisuelle la plus chère de tous les temps), difficile de se planter. Scorsese et Wahlberg à la production exécutive donc, Terence Winter, auteur des Sopranos, à l’écriture, Steve Buscemi en Nucky Thompson et Michael Pitt en Jimmy Darmody, pour une série qui se déroule dans les Roaring Twenties (les Années Folles), en partie à Atlantic City, mais également Chicago et New-York, en pleine période de Prohibition. Cet Enoch « Nucky » Thompson, n’est pourtant pas un simple personnage de fiction: il a réellement existé et a réellement eu ce rôle de politicien et trafiquant à cette époque. Ce n’est pas pour rien d’ailleurs qu’il croise, dans cette série extrêmement bien documentée, un Al Capone tout jeune et arrogant et un Arnold Rothstein, après son coup de maître dans le scandale des Black Sox en 1919. Historiquement juste, et stylistiquemenet aussi. Certes, Mad Men avait déjà mis la barre très haut en terme de style, mais les 1960’s sont plus facilement reconstituables, car vestimentairement plus simples. Dans Boardwalk Empire, chaque détail est travaillé à la perfection: faux-cols, chapeaux de feutre, collar pin’s, manteaux en fourrure, chaussures… tout est absolument parfait. On passe même des heures à faire pause sur les figurants tout aussi bien habillés que les héros. Vous devriez d’ailleurs lire cette interview de John Dunn et Lisa Padovati, les deux stylistes de la série. En France, la première saison a été diffusée sur Orange TV, mais tout est bien sûr disponible en streaming (je vous laisse le plaisir de chercher). Et pour finir de vous convaincre, voici quelques photos tirées de la première saison (pardonnez-moi Mesdames, encore une fois, je me concentre uniquement sur le style des Hommes). Grosse calotte assurée!

Steve Buscemi en Nucky Thompson arbore dans chaque épisode les tenues les plus caractéristiques de l'aristocrate des Années Folles. Avec un malin plaisir à multiplier et combiner motifs et détails.

Ancien étudiant de Princeton et soldat pendant la Grande Guerre, James "Jimmy" Darmody (Michael Pitt) est le personnage le plus intéressant psychologiquement, bien qu'il soit purement de fiction. Voici dans quel outfit laine et chambray il se pésente au début de la première saison...

... avant d'aller se faire tailler un trois-pièces sur-mesure à Chicago avec Al Capone.

Lucky Luciano (Vincent Piazza) est lui aussi un personnage historique. Homme de main d'Arnold Rothstein, né en Sicile, il deviendra par la suite le premier boss officiel de la Maison des Genovese, l'une des cinq grandes familles du crime organisé.

Lui c'est Alphonse Gabriel, ou plutôt Al... Capone. Stephen Graham l'incarne à merveille avec sa tête de petit garçon qui cache déjà si jeune un criminel impitoyable. On le voit grimper au fil de la série avant de se faire la réputation qu'on lui connaît.

L'inquiétant Agent de la Prohibition Nelson Van Alden (Michael Shannon), très sobre dans son style est un personnage très complexe. Violent, il se refugie dans l'auto-mutilation que lui impose sa forte croyance religieuse. Il incarne à merveille la confrontation entre le style de vie d'avant-guerre et le monde moderne qui s'installe dans les années 1920.

Style excentrique et gueule cassée, Chalky White (Michael Kenneth Williams) a été embauché par Nucky pour diriger ses affaires de contrebande. Mais il est aussi et surtout le leader de la communauté Noire-Américaine d'Atlantic City, dans une époque où le Ku Klux Klan n'est pas considérée comme plus dangereuse qu'une association de collectionneurs de timbres...

Richard Harrow (Jack Huston) est un personnage emblématique de l'époque. Il fait en effet partie des "Gueules Cassées" de la Guerre de 14: seul et isolé de part sa blessure au visage (d'où sa prothèse très flippante), il se retrouve avec Jimmy comme seul ami. Ca tombe bien pour les affaires de Darmody, Richard est tireur d'élite.
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