greensleeves to a ground

Mois : septembre, 2011

14 oz. / Berlin.

Il y a quelques semaines, j’étais pour la première fois de retour à Berlin depuis que je suis tombé dans la marmite du vintage. C’était l’occasion de rendre visite au shop le plus complet et le plus sérieux du territoire germanique, voire même d’Europe: 14 oz. J’en ai profité pour faire quelques photos plus ou moins réussies, mais qui vous donneront un bel aperçu d’ensemble de la partie « Homme » du magasin. Ici, vous trouverez toutes les marques qui font habituellement votre bonheur, notamment en ce qui concerne le workwear: Levi’s Vintage (dont leur chino 1960’s buckle back que je surkiffe grave sa mère!), Double RL, Lee 101, Haversack, Filson, Red Wings, mais aussi Tricker’s , Yuketen, Borsalino, Aigle et j’en passe un bon paquet. Le choix est varié et le magasin somptueux, pour vous habiller de la tête aux pieds avec un accueil très chaleureux dès que le personnel sent que vous vous y connaissez un peu. Évidemment, les prix sont en conséquence et ce n’est pas une surprise, mais on n’y trouve que de la qualité, même très haute qualité. Un plaisir de voir un shop comme cela s’être développé dans un pays qui, jusqu’à ces dernières années, n’était pas reconnu pour son style, mais qui regorge de passionnés du vintage, du workwear et du sportswear (notamment sports mécaniques). Je les trouve parfois assez proches des japonais dans leur maniére d’aborder le style, avec la recherche d’une reconstution la plus fidèle possible d’une époque. Alors, entre un brunch au « Kaffeemitte » voisin et une balade près des vestiges du Mur, rendez-vous en plein centre de Berlin au n°13 de la Neue Schönhauser Straße, au moins pour le plaisir des yeux!

Le rayon Double RL ne vaut pas l'étage entier consacrée à la marque au magasin Ralph Lauren de St-Germain-des-Près, mais la sélection est très bonne.

Pour vous, bande de tarés du denim, il y a tout un sous-sol qui lui est consacré chez 14 oz. Avec un choix, comme vous pouvez le voir, qui nous rendrait fous!

14 oz., Neue Schönhauser Straße 13, 10178 Berlin, Germany.

Crédits photos: Francis Cazal.

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Boardwalk Empire est de retour.

Dieu sait que je n’ai pas coutume de parler de télé sur ce blog. Mais si cette fois je fais une exception, c’est qu’il y a une excellente raison. Et pour cause, la série Boardwalk Empire est repartie pour une seconde saison le 19 septembre aux États-Unis, sur HBO. Alors que beaucoup ne la connaisse pas encore en Europe, elle fait un véritable carton aux US. Remarquez, avec un Scorsese maître de son art à la réalisation du premier épisode en 2009, et un coût de 18 millions de $ (ce qui en fait la production télévisuelle la plus chère de tous les temps), difficile de se planter. Scorsese et Wahlberg à la production exécutive donc, Terence Winter, auteur des Sopranos, à l’écriture, Steve Buscemi en Nucky Thompson et Michael Pitt en Jimmy Darmody, pour une série qui se déroule dans les Roaring Twenties (les Années Folles), en partie à Atlantic City, mais également Chicago et New-York, en pleine période de Prohibition. Cet Enoch « Nucky » Thompson, n’est pourtant pas un simple personnage de fiction: il a réellement existé et a réellement eu ce rôle de politicien et trafiquant à cette époque. Ce n’est pas pour rien d’ailleurs qu’il croise, dans cette série extrêmement bien documentée, un Al Capone tout jeune et arrogant et un Arnold Rothstein, après son coup de maître dans le scandale des Black Sox en 1919. Historiquement juste, et stylistiquemenet aussi. Certes, Mad Men avait déjà mis la barre très haut en terme de style, mais les 1960’s sont plus facilement reconstituables, car vestimentairement plus simples. Dans Boardwalk Empire, chaque détail est travaillé à la perfection: faux-cols, chapeaux de feutre, collar pin’s, manteaux en fourrure, chaussures… tout est absolument parfait. On passe même des heures à faire pause sur les figurants tout aussi bien habillés que les héros. Vous devriez d’ailleurs lire cette interview de John Dunn et Lisa Padovati, les deux stylistes de la série. En France, la première saison a été diffusée sur Orange TV, mais tout est bien sûr disponible en streaming (je vous laisse le plaisir de chercher). Et pour finir de vous convaincre, voici quelques photos tirées de la première saison (pardonnez-moi Mesdames, encore une fois, je me concentre uniquement sur le style des Hommes). Grosse calotte assurée!

Steve Buscemi en Nucky Thompson arbore dans chaque épisode les tenues les plus caractéristiques de l'aristocrate des Années Folles. Avec un malin plaisir à multiplier et combiner motifs et détails.

Ancien étudiant de Princeton et soldat pendant la Grande Guerre, James "Jimmy" Darmody (Michael Pitt) est le personnage le plus intéressant psychologiquement, bien qu'il soit purement de fiction. Voici dans quel outfit laine et chambray il se pésente au début de la première saison...

... avant d'aller se faire tailler un trois-pièces sur-mesure à Chicago avec Al Capone.

Lucky Luciano (Vincent Piazza) est lui aussi un personnage historique. Homme de main d'Arnold Rothstein, né en Sicile, il deviendra par la suite le premier boss officiel de la Maison des Genovese, l'une des cinq grandes familles du crime organisé.

Lui c'est Alphonse Gabriel, ou plutôt Al... Capone. Stephen Graham l'incarne à merveille avec sa tête de petit garçon qui cache déjà si jeune un criminel impitoyable. On le voit grimper au fil de la série avant de se faire la réputation qu'on lui connaît.

L'inquiétant Agent de la Prohibition Nelson Van Alden (Michael Shannon), très sobre dans son style est un personnage très complexe. Violent, il se refugie dans l'auto-mutilation que lui impose sa forte croyance religieuse. Il incarne à merveille la confrontation entre le style de vie d'avant-guerre et le monde moderne qui s'installe dans les années 1920.

Style excentrique et gueule cassée, Chalky White (Michael Kenneth Williams) a été embauché par Nucky pour diriger ses affaires de contrebande. Mais il est aussi et surtout le leader de la communauté Noire-Américaine d'Atlantic City, dans une époque où le Ku Klux Klan n'est pas considérée comme plus dangereuse qu'une association de collectionneurs de timbres...

Richard Harrow (Jack Huston) est un personnage emblématique de l'époque. Il fait en effet partie des "Gueules Cassées" de la Guerre de 14: seul et isolé de part sa blessure au visage (d'où sa prothèse très flippante), il se retrouve avec Jimmy comme seul ami. Ca tombe bien pour les affaires de Darmody, Richard est tireur d'élite.

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Ivy Look. Updated.

Je ne comprends pas les bloggers, bien que j’en sois un moi-même. Combien de photos de « Nique » Wooster, combien de phots de petites frappes à la pseudo-attitude rebelle dans les vêtements hors-de-prix de McNairy, qui traînent autour des défilés pendant la Fashion Week en espérant être photographié par Sartorialist, Unabashedly Prep ou Street FSN? Si les mannequins défilent sur les podiums, et c’est déjà pas toujours joli joli, les cakes du troisième millénaire défilent autour pour les bloggers armés de leurs appareils photos. Le street style en terme de photographie, ce n’est pas donné à tout le monde (c’est pour cela que je ne m’y risque pas), mais le street style, c’est aussi l’inattendu. Et inattendu, pardonnez-moi, ce n’est pas un mec qui va combiner l’impossible, le moche avec le moche dans l’espoir de faire le tour des tumblr, qui va l’être. Alors je vous le concède, certains s’habillent comme cela tous les jours et ils ont tout le mérite à se retrouver en photo sur les sites de style influents, mais certainement pas tous. Franchement, qui trouve que Wooster en arborant ses tatoos sous une veste madras, ressemble à quelque chose? Il y en a très peu qui finalement envoient du style et pas seulement de la mode sans queue ni tête. Dans ceux qui me reviennent en tête de manière spontanée, il y en  a seulement deux: ce mystérieux homme qui travaille chez Ralph Lauren, et qui, régulièrement photographié lors des shows RL, montre une garderobe à la fois classique, variée et inspirée; et le deuxième c’est George Cortina, fashion editor du Vogue Japon et styliste, qui est le maître absolu du casual, du cool et du minimalisme, celui qui avec une chemise, un pantalon et une paire de chaussures met une branlée à tous ceux qui se surchargent d’accessoires, un des seuls qui se permet de porter un blazer sans fente, celui qui aujourd’hui se rapproche peut-être le plus du cool des 1960’s, entre charme italien et casual américain, entre McQueen et Mastroiani. Et puis il y a lui (et c’est là que je reviens à ma phrase d’introduction de cet article. Ce serait bien que vous suiviez merde!). Lui n’a bizarrement pas fait le tour des tumblr, et ce n’est pourtant pas faute de suivre une centaine de blogs dans mon Google Reader. Un style parfait, comme le dit Scott Schuman qui a très bien compris tout l’intérêt de ce jeune homme: classic american sportswear. Tout est là, tout est dit: navy blazer avec revers de col fins, chino, ceinture tressée, cravate fine en laine, chemise OCBD bleu ciel, une paire de Persol, une coupe de cheveux originale mais finalement assez proche d’une crewcut. Le genre de gars qui n’attire pas l’oeil lorsqu’on le croise dans la rue, mais qui malgré tout sait ce qu’il fait, sans prétention mais avec beaucoup d’élégance. C’est ça le style, et c’est la force de l’Ivy Look, magnifiquement remis au goût du jour ici. Alors comme personne ne semble s’être arrêté sur cette photo, je lui consacre carrément un post, parce que d’après moi, on n’est pas prêt de voir ce genre de classiques lors des prochaines semaines de fashion week qui s’annoncent.

via The Sartorialist / Scott Schuman

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Clint « Lacoste » Eastwood.

Avant de commencer l’article, j’aimerais saluer et remercier un nouveau collaborateur: Benedikt Stalf, jeune directeur artistique, illustrateur et collègue autrichien qui travaille avec moi à Hambourg. Lorsque je l’ai vu dessiner des portraits pendant ses heures de pause, je lui ai tout de suite demandé si ça l’intéresserait de faire quelques dessins pour GSTAG. Il se trouve qu’il est aussi un grand admirateur de style des années 1950 et 1960 et a tout de suite répondu « oui » lorsqu’il a vu les photos d’archives du blog. Il débute dès maintenant sur cet article avec un magnifique portrait de l’ami Clint, et on espère le voir une fois par semaine sur les pages de GSTAG, avant qu’il ne vole de ses propres ailes. Merci et bienvenue Bene!

Clint Eastwood in the 1960's © Benedikt Stalf, 2011.

Est-il vraiment nécessaire de présenter ce Mr Eastwood? Peut-être bien que oui, parce que peu le connaissent dans sa période pré et pendant Sergio Leone. Né en 1930 à San Francisco, il se fait connaître par la série TV Rawhide à la fin des 1950’s après avoir échappé à la mort: sauveteur en mer de l’armée sur la côte californienne pendant la Guerre De Corée, un Douglas AD Bomber dont il est le passager se crashe. Pas moins de 5 km à la nage pour se sortir du pétrin. Ca forge un homme, forcément. Un regard dur, un visage froid taillé à la serpette, ce sera la gueule de la trilogie de Leone dès 1963 dans Pour Une Poignée De Dollars. Mais « l’homme sans nom » le plus emblématique du western spaghetti à la dégaine inimitable cachait sous son pancho un problème de proportion corporelle. Comme ça, ça sonne très scientifique, mais on ne va pas parler médecine. Clint Eastwood a tout simplement un buste court, ou des hanches trop hautes, c’est comme vous voulez. Résultat des courses, pas évident de s’habiller, encore qu’à l’époque, les pantalons taille haute lui sauvent la vie. Clint, loin d’être idiot, a trouvé un petit truc: le polo. Et pas n’importe lequel, puisque dans les 1960’s, il ne semble jamais se séparer de son (ses, j’espère) IZOD Lacoste.

Sur cette photo en couleur du milieu des années 1960, on voit bien la taille très haute de Clint. Finalement, le polo équilibre assez bien le tout.

Des disques de jazz, un polo Lacoste, des penny loafers: Clint Eastwood aussi n'a pas pu échapper à l'Ivy Look.

La mode chaussettes blanches en laine/penny loafers semble inévitable pour les acteurs d'Hollywood.

 

Chino/car shoes/chaussettes blanches laine, tout ça c'est très Newman. Ce n'est pas une suprise de savoir qu'ils étaient potes.

C'est vrai que c'est bien beau l'Ivy Look, les polos Lacoste et le regard de tueur, mais une petite Jaguar XK 150 de 1958 (ndlr, merci Gautier) ne vient rien gâcher au tableau.

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Cary en mode sportswear.

Cary Grant, l’icône de style se baladant avec un pantalon lin à pince, blazer long trois boutons et foulard sur la croisette. Celui qui entre chaque prise de La Main au Collet ou La Mort aux Trousses plaquait face à son miroir cette petit mèche en forme de vaguelette qui l’emmerdait. Celui qui dans Charade, séduit Audrey Hepburn en alternant costume noir et cravate vert khaki, sack suit flanelle et tweed, et trench. Une légende comme seule l’Angleterre peut nous en fournir, mélange d’humour, de beauté, de grâce, de talent et de style. Né Archibald Alexander Leach en 1904, il devient « Cary » après le rôle de Cary Lockwood dans Nikki à Broadway (1931), 11 ans après son arrivée à Ellis Island (port d’arrivée des immigrants européens). La Paramount lui suggère « Grant » plutôt que Lockwood, car les initiales C et G ont déjà porté bonheur à un certain Clark Gable, ou encore Gary Cooper. Il est vrai, Cary aura de la chance et deviendra l’une des plus grandes stars de cinéma de tous les temps. Dans ma tête il est l’Anglais qui ne montre jamais son cou, toujours cravaté ou protégé par un foulard, l’Anglais qui ne quitte jamais son blazer non plus. Et pourtant, sur cette photo, à peine âgé de la trentaine, sa jeunesse grande-bretonne revient en force et il nous claque un superbe cricket sweater, idéal pour vous par cette période où le temps, ni chaud ni froid, n’en fait qu’à sa tête. Assorti ici avec une chemise blanche, on peut l’imaginer blanc cassé avec des bandes bordeau et bleu. Mais regardez comme le bonhomme réussit encore à dissimuler son cou: sortant certainement de scène, il s’est attaché une serviette autour du cou, comme les sportifs le faisaient pour absorber leur transpiration avant d’avoir des vêtements techniques. On connaissait Cary Grant maître du casual chic des 1950’s, le voici plus sportswear que jamais!

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Rugby RL se met au vélo.

On ne présente plus le Tweed Run, dont certes je n’ai jamais parlé ici, mais que les collègues de redingote ont déjà exploré. A cette occasion, quelques fanas de tweed, de vélos, de fixies et autres engins à pédales se retrouvent à Londres, Portland, Tokyo et désormais New-York. Pour cette dernière ce sera une première, notamment grâce à la marque Rugby Ralph Lauren, qui ne s’est pas privée de sortir une collection limitée et thématique plutôt réussie (même si faire un fixie Rugby à 2200$ est une belle connerie). Bien que Rugby se perde parfois dans les bas-fonds de la mode fashion (plus rarement que d’autres marques cela-dit), cette collection tweed run fait la part belle à l’héritage de la laine de qualité qu’est le tweed en reprenant de beaux classiques du style des années 1920, tels que le knickerbocker, le gilet en tweed ou encore le blouson en cuir (sans oublier les trés craquants boutons de manchettes « moustache »). Alors juste pour ceux qui ont l’habitude de trimbaler leurs montures singlespeed avec des guidons aussi minuscules que leurs bites sur le parvis du Palais de Tokyo, en Vans et Wayfarer devant un parterre de branleurs du dimanche qui se prennent pour des ganstas en écoutant la compil Kitsuné sur un radiocassette, n’allez pas à la Tweed Run: vous passeriez pour des cons. Pour les autres, je vous laisse admirer les quelques outfits suivants et vous conseille d’aller jeter un coup d’oeil dans la collection femme également qui vaut son pesant de cacahuètes, autant pour les tenues que pour les modèles… Et pour ceux qui auront la chance d’être à New-York avec leur vélo et leur veste Harris Tweed au mois d’octobre, sachez que le Tweed Run s’y tiendra le 15. Bon ride!

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Gangs Of San Francisco (1961).

1961, nous sommes à San Francisco. Les communautés asiatiques, latinos, blacks et blanches « s’affrontent » à celui qui aura le plus gros bout de trottoir pour mater les filles et éventuellement essayer de s’en sortir sans avoir fait d’études. Ceux qui n’ont pas accès aux universités rament, tout comme certains de nos jeunes aujourd’hui. Sauf qu’à l’époque, pas de télé, pas d’internet: on traîne dans la rue, dans les cafés en écoutant de la soul, du jazz ou du rock naissant. On compte soit sur la débrouille, soit sur une mairie qui essaie de comprendre ses jeunes en leur offrant la possibilité de travailler. Ce que montrent ces deux vidéos, c’est comment San Francisco transforme ces gangs en travailleurs émérites, en sollicitant leurs petites mains pour des travaux d’intérêt général. Mais au-delà de cette belle initiative, l’affrontement entre gangs de l’époque se passe aussi dans le style: chinos courts, loafers, jeans, coupes rockab et surtout la varsity jacket customisée. Varsity est le mauvais terme ici, puisqu’aucun n’arbore un blason d’université, mais le blason de son gang, fait maison. Certainement nuls en math et en orthographe, aucun ne manque cependant d’imagination pour se créer un bel emblème associé à un nom qui jette un peu pour impressionner les mecs situés deux numéros plus loin dans la rue. Bien que j’ai sélectionné les blasons des jackets comme base d’inspiration pour vos prochains ateliers coutures, je vous conseille cependant de regarder les vidéos dans leur intégralité. C’est un peu du lifestyle des 1960’s américaines qui vit ici, presque comme si l’on était une de ces jeunes racailles bien sapées (c’est là une forte nuance avec nos racailles contemporaines).

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Hollywood et l’Ivy Look: enfin un livre!

Ce n’est pas faute d’en parler ici: les acteurs d’Hollywood sont avec les jazzmen des 1960’s les rois de l’Ivy Look. Ce sont eux du moins qui l’ont exporté dans le monde entier, et surtout en Europe à travers des films tels que Bullitt, The Graduate, Psycho ou encore Barefoot in the Park. Eh bien sachez que désormais, ce que vous trouviez sur GSTAG concernant Steve McQueen, Paul Newman ou encore Dustin Hoffman, vous allez le trouver rangé dans votre bibliothèque ou vos chiottes. L’auteur, vous le connaissez bien puisque c’est Graham Marsh, et si vous ne voyez pas du tout de qui je parle, vous devriez rapidement lire cette interview. Cet homme a déjà sorti une petite perle de poche « The Ivy Look: An Illustrated Pocket Guide » qui mettait en lien le jazz, le cinéma, l’art et le style qui nous intéresse ici. Alors oui, c’est vrai, ce livre j’aurais aimé l’écrire, mais Mr Marsh et son compère J.P.Gaul ont réalisé avec leur éditeur Tony Nourmand un petit tour de force en nous livrant des images rares de nos acteurs préférés de 1955 à 1965. Pas de crête et de costume satiné à la Beckham, pas de blazer slims à mort qui vous arrive au milieu du dos à la B.B. Brunes et pas non plus de tête à claque à barbe de trois jours à la Romain Duris. On se contentera de s’émerveiller avec du Coburn en Seersucker, du Newman en sack suit et cravate fine, du Redford en chemise OCBD et cravate club ou encore du Eastwood en polo Lacoste (qui aura bientôt droit à son propre post). Vous ne savez pas qui c’est James Coburn? Pour 5€, vous aurez un de ces films en DVD. Pour 10€, vous aurez du Mélanie Laurent au cinéma, à vous de choisir. Au-delà de ça, je ne puis plus rien pour vous. C’est simple, c’est propre et par-dessus tout, ça fait revivre des légendes parfois oubliées du cinéma que l’on a l’habitude de voir dans des costumes de westerns ou de soldats américains de la Seconde Guerre. Mesdemoiselles, arrêtez dès maintenant de glâner les rayons de la FNAC pour offrir une énième version des 100 plus belles maisons d’architectes à votre papa ou la rétrospective David La Chapelle à votre mec et rendez-vous le 15 novembre sur le site de Reel Art Press pour vous procurer un exemplaire. À 35 pounds, c’est un cadeau de radin qui fera plaisir à coup sûr. En attendant, voici quelques images que l’éditeur m’a fait parvenir.

Couverture attendue, mais photo rare, donc on se réjouit quand même.

Paul Newman vers 1957, très en avance sur le futur Ivy Look. Notez bien le rebord de poche cuir sur la veste en velours côtelé. (© mptvimages.com)

James Coburn, un acteur que l'on a rarement vu dans sa vie de tous les jours. Et pourtant, lui aussi claquait un seersucker qui, en 1967, n'a rien à envier au style de son pote Steve. (© 1978 David Sutton / mptvimages.com)

Clint Eastwood sans son pancho, son jean et ses santiags, c'est plutôt rare dans les 1960's. Monsieur était pourtant un adepte du polo IZOD Lacoste. (Photo by Hulton Archive/Getty Images)

Le Wes Anderson de l'époque. Woody Allen en 1963, c'est l'archétype même de l'Ivy Look, avec ce petit détail de la cravate rentrée dans le pantalon plutôt que trop longue qui, encore aujourd'hui, fait des émules. (Photo by CBS Photo Archive/Getty Images)

Quel enfoiré celui-là: toujours parfait dans ses rôles, beau gosse et exemplaire en terme d'habillement. Robert Redford dans l'une des plus belles images et l'un des plus beaux outfits du livre. (All rights reserved)

Un grand merci à Tony et Alison de Reel Art Press pour les photos exclusives.

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Un week-end avec les Scranton.

Afin de ne pas vous laisser sans post trop longtemps, voici quelques photos de William Scranton à l’époque où il était le 38e gouverneur de Pennsylvanie (entre 1963 et 1968). En excellent WASP, Scranton est passé par la Fessenden School, dont je vous avais déjà parlé, avant de rejoindre Yale, dont il sortira en 1939. Là-bas, alors qu’il est membre de la Chi Psi fraternity, il rencontre Gérald Ford (le président, pas la bagnole…) qui est, lui, membre de Delta Kappa Epsilon. Rencontre qui jouera sans aucun doute pour sa carrière puisqu’il travaillera sous les ordres de Ford en tant qu’ambassadeur des USA aux Nations Unies lors de sa présidence, de 1976 à 1977. Mais on s’en fout des dates, regardez plutôt comme son fils William Worthington Scranton (futur lieutenant gouverneur) envoie lourd sur ces photos prises à Indiantown par John Leongard: pantalon blanc étroit, shaggy dog, penny loafers, et même un mouton (ne me demandez pas pourquoi). Un parfait petit Ivy Leaguer; presque trop même. Bon, chez le père c’est plus classique avec un pantalon gris et un navy blazer, bien que sa tenue de tennis soit extrêmement réussie. C’est très amusant de voir à quel point cette famille tombe dans le cliché de la parfaite famille WASP américaine de par son parcours d’élite, où l’aîné prend la suite de papa à Yale puis en politique, mais surtout dans son style. Et c’est pour cela qu’on en parle ici. Je vous souhaite un bon week-end avec la famille Scranton!

La famille Scranton au complet et en couleurs: le père à droite, sa femme Mary Lowe Chamberlain assise et leurs 4 enfants, Susan, Peter, William Worthington et Joseph.

William Worthington doit avoir environ 20 ans sur ces photos. Son style Ivy est simple et parfait, comme il se doit. Dès les années 1970, il sera surtout connu avec une moustache et sans son mouton de compagnie.

William Worthington (allongé) avec un de ses amis ou cousins, ou je ne sais quoi d'autre, qui lui se permet un short madras et un polo. Susan est au volant.

Eh oui, j'ai bien l'impression que c'est un shaggy dog!

Petit revers tout en souplesse pour William Père à une époque où les maillots anti-transpirants en synthétiques n'étaient autres que des chemises oxford button-down en coton.

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Buster Keaton au « College ».

1927, dans le sud de la Californie. Ronald (Buster Keaton) vient d’être accepté au Clayton College: un collège rempli d’athlètes tous aussi balaises les uns que les autres. Le seul hic, c’est que Ronald est surtout un fana de littérature, et vu sa carrure, le sport est loin d’être son truc. C’est pourtant le seul moyen qu’il a pour impressionner Mary, l’élue de son coeur, avide de muscles et de garçons doués en sport. Alors oui, c’est un film muet, et à l’époque des dialogues relevés de Transformers ou de Pirate des Caraibes, à l’époque des tribues bleutées d’Avatar du fond de l’univers et du héros à pucelles décérébrées de Twilight, cela peut paraître difficile à regarder. Mais Buster Keaton et son visage de marbre réalisant gag sur gag des cabrioles qui n’ont rien à envier à un Jason Statham en forme dans un College magnifique entouré d’étudiants pratiquant l’aviron, le baseball, l’athlétisme et se balladant dans leurs villages en spectator shoes, duck pants et varsity sweaters, ça ne se rate sous aucun prétexte. Même si je dois vous avouer que parfois, un petit coup d’avance rapide est nécessaire. Bon film!

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