greensleeves to a ground

Mois : janvier, 2010

Nick DeWolf vs. Mad Men (suite)

La suite de notre  journée chez Transitron, du côté de Boston, entre 1955 et 1958 (exceptée la photo ci-dessus, prise à Los Angeles, lors d’une convention).  Nick DeWolf toujours derrière l’objectif, immortalisant ses collègues. Une nouvelle plongée non loin des Mad Men de Matthew Weiner, qui nous fait bien comprendre que les temps ont changé. Second post donc, mais certainement pas le dernier. Greensleeves se fera un plaisir de publier de nombreuses autres photos de Nick.

Nick DeWolf à son bureau (1957)

La posture de cet homme...

Journée terminée sur le parking de Transitron (1958)

Pour en savoir plus sur Nick DeWolf et son travail, une biographie très complète sur ChipHistory.

All pictures: all rights reserved Nick DeWolf/Steve Lundeen.

Nick DeWolf vs. Mad Men

Autoportrait de Nick DeWolf en 1958.

On peut parfois, au détour d’une recherche internet, tomber sur l’inespéré. Ce qu’il faut entendre par « l’inespéré », c’est le témoignage d’une vie, 50 ans de photos laissées par un seul homme: Nick DeWolf. Loin d’être un excellent photographe, il avait le don d’avoir son appareil absolument partout. Résultat, près de 32000 clichés (!) ont été archivés par Steve Lundeen, et chaque jour de nouveaux sont ajoutés.  Comme Don Draper et ses collègues créatifs et commerciaux de l’agence Sterling Cooper dans la superbe série Mad Men,  Nick DeWolf et ses amis portaient eux aussi des costumes de flanelle grise, des chemises blanches à boutons de manchettes, des cravates fines et les pinces qui vont avec ces dernières. En attendant la quatrième saison prévue cet été sur AMC, voici quelques clichés (en deux posts) pris par Nick, très représentatifs d’une vie de bureau, bien réelle celle-ci, aux Etats-Unis fin des années 1950.

Penn Station en 1957.

Nick DeWolf est né en 1928 et décédé en 2006. Il a fondé Teradyne avec un copain de l’Institut de Technologie du Massachussets en 1960. Il était spécialisé dans les circuits imprimés et l’informatique. Pour les plus pointus, il a notamment créé le premier ordinateur sans disque-dur en 1979, l’ON! Computer, qui, semble-t-il s’allumait bien plus vite que n’importe quel ordinateur aujourd’hui… Les photos qui suivent ont été prises bien avant tout ça, entre 1955 et 1958, à l’époque où il travaillait chez Transitron, dans les environs de Boston. Loin du prestige de Mad Men, on est malgré tout en plein dans l’époque de Draper. Ce n’est pas Jonathan Kanarek, conseiller de style sur la série, qui dirait le contraire.

L'open space de Transitron en 1957.

Lunchbreak (1957)

A suivre…

All pictures: all rights reserved Nick DeWolf/Steve Lundeen.

Mille Miglia: la plus belle course du monde.

Même s’il est vrai qu’une belle voiture attire les jolies filles, n’oublions jamais qu’elles ont été inventées pour le plaisir des hommes. Le plaisir d’aller vite surtout. Un peu de machisme s’impose, puisque c’est de l’Italie dont on parle ici. Le 5 mai 2010, la course légendaire des Mille Miglia (mille milles) revit à travers une parade de voitures anciennes entre Brescia et Rome. Retour sur l’un des plus beaux chapitres de l’histoire automobile.

L'Alfa 8C Spyder de Borzacchini partie à 10:06h (n° 106)

C’est la frustration des habitants de Brescia qui est à l’origine des Mille Miglia (MM). Le club automobile local organise dès 1921 le premier Grand Prix italien. Mais Milan s’accapare le projet et construit l’autodrôme de Monza dans la foulée, en 1922. Aïe! La nouvelle passe très mal à Brescia. Il faudra attendre 1926 et le comte Aymo Maggi, lui-même pilote automobile, pour entrevoir une consolation: une course sur routes publiques fermées de 1000 milles romains (soit 1500 km), entre Brescia et Rome.

De gauche à droite, Aymo Maggi, Franco Marzotti, Giovanni Canestrini et Renzo Castagneto.

Le tracé de 1927.

Le 26 mars 1927, avec l’aide de Giovanni Canestrini, du comte Franco Mazzotti, Renzo Castagneto et l’approbation du pouvoir fasciste de Mussolini, s’élance le premier concurrent à 8:00h précisément. Toutes les minutes s’élance une nouvelle voiture, la plus lente en premier et ainsi de suite, jusqu’à la plus puissante (pour des raisons de simplification d’organisation, et réquisitionner les routes le moins longtemps possible). Chaque numéro indique tout simplement l’heure de départ. La première course est un immense succès avec 77 partants, des Alfa, des OM, des Lancia et même des Peugeot. Sur près de 1700 km, les concurrents se livrent une bataille rageuse (oubliez les casques, les combinaisons ignifugées, les barres de sécurité et les stands) et c’est finalement Minoia et Morandi (sur une OM 665 S) qui l’emportent, en un peu plus de 20h et 77 km/h de moyenne. A l’époque, c’est plus rapide qu’un train express…

Le premier vainqueur des MM: Ferdinando Minoia, sur OM 665 S.

En tout, 25 courses auront lieu jusqu’en 1957, avec une pause de 1941 à 1946 pour cause de 2de Guerre Mondiale. 22 seront remportées par des Italiens, trois seulement par des équipes étrangères: une équipe allemande sur Mercedes-Benz SSK en 1931, une autre sous la bannière nazie avec la BMW 328 Berlinetta en 1941 et enfin le mythique duo Stirling Moss/Denis Jenkinson sur sa non moins fameuse Mercedes-Benz 300 SLR.

Une Alfa 2300 8C, en 1933.

Cette course fabuleuse, outre le fait qu’elle est exceptionnelle a révélé de véritables héros. Le pilote Tazio Nuvolari, originaire de Mantoue par exemple, premier double vainqueur de la course en 1930 et 1933, respectivement sur une Alfa-Romeo 6C et une 8C. D’après Ferdinand Porsche, il n’est autre que « the greatest driver of the past, the present and the future« . Ca en dit long sur cet ancien pilote de moto et fils de motard surnommé The Flying Mantovan (Le Mantouan Volant) et adulé comme un chef d’Etat en son temps.

Le double vainqueur Tazio Nuvolari (à droite), et Achille Varzi.

En 1931, Wilhelm Sebastian dépasse les 100 km/h de moyenne pour la première fois sur les Mille Miglia à bord de sa SSK. Il est aussi le premier non-Italien à remporter la course qui ne cesse d’attirer les foules… jusqu’en 1938, où cette foule justement est fauchée par une Lancia en pleine traversée de Bologne: 10 morts dont 7 enfants. Mussolini interdit immédiatement la course.

Les français Dreyfus et Varet finissent quatrième en 1938 grâce à leur longue Delahaye 135 CS.

Aymo Maggi imagine la fin de son rêve, son « circuit » ayant été foulé par les plus belles autos du monde, spécialement conçues pour cette course, et les premières femmes pilotes :  la baronne d’Avanzo, l’actrice Mimi Aylmer et Eugenia Spadon se sont alignées aux côtés du grand Fangio!

A l'approche de la guerre, la propagande nazie s'invite malheureusement sur la 328 de Huschke Von Hanstein...

Mais après la guerre,  c’est reparti pour 11 courses. Les Ferrari, quasi absentes jusque là, entament leur suprématie dès 1948. Véritablement née en 1940 avec la Tipo 815 (sur les Mille Miglia d’ailleurs), la marque au cheval cabré se développe seulement à partir de 1947, Mussolini l’ayant confisquée pendant la Guerre. Pas moins de 8 victoires sur les 11 derniers MM organisés, et la naissance d’autos légendaires: la 195 S, la 340 America, la 250 S, la 315 Sport, …

Photo on-board de Louis Klemantaski, co-pilote de Peter Collins (Ferrari 335 S)

Pourtant, c’est une Mercedes-Benz qui perturbe les esprits transalpins. Et de fait, c’est la 300 SLR  pilotée par l’Anglais Stirling Moss:  8 cylindres, 320 chevaux et une moyenne de 158 km/h sur 1600 km en 1955! Le co-pilote de Moss, Denis Jenkinson, a écrit l’un des plus remarquables ouvrages de journalisme sportif suite à leur victoire: With Moss In The Mille Miglia.

Sterling Moss et Denis Jenkison dans leur Mercedes-Benz 300 SLR .

Stirling Moss à l'arrivée, en 1955.

Malheureusement, deux ans plus tard, les MM verront leur dernier vainqueur, Piero Taruffi sur Ferrari 315 Sport. Il passe presque inaperçu le pauvre, puisque c’est une autre Ferrari qui fait parler d’elle: le terrible accident d’Alfonso de Portago tue les deux occupants de la voiture et 13 spectateurs du village de Guidizzolo. Drapeau à damier, c’est la fin des Mille Miglia.

Le dernier vainqueur, Piero Taruffi en 1957.

La fin? Pas tout à fait. Depuis 1977, la Mille Miglia Storica refait vivre la course,  quelques jours par an,  sous forme d’une parade de véhicules d’avant 1957. C’est l’occasion pour 1400 belles dames de sortir de leur musée ou garage privé pour émerveiller les yeux des grands enfants que nous sommes restés. Prochaine session, du 5 au 9 mai 2010. Ceux qui ont une 8C, une 300 SL  ou une 328 Berlinetta à inscrire, vous avez jusqu’au 1er février. Pour les autres, vous pourrez toujours vous consoler avec la Goggle Jacket Mille Miglia produite par CP Company en hommage à la tenue des pionniers de la course.


Bills Khakis: l’histoire du Chino continue.

S’il est un basique qui l’a toujours été et le sera certainement à tout jamais, c’est le pantalon chino. Superbement porté par Steeve McQueen, et tant d’autres, ce pantalon d’apparence simple a pourtant une véritable histoire. Comme souvent, elle est issue de l’armée et perpétuée par un passionné à travers la marque artisanale Bills Khakis.

En 1846, Sir Harry Lumsden, alors commandant des armées anglaises dans le Punjab, en Inde décide de troquer les  pantalons blancs (insupportables par cette chaleur) de ses soldats pour des bas de pyjama locaux. Afin de les fondre dans les couleurs « sable » environnantes, il les colore grâce à une plante, la Mazari. Cette couleur n’est autre que le khaki,le  mot Hindou pour « poussière ». Excellente trouvaille pour Lumsden, puisque le khaki s’avère être bien plus adapté en Inde que les tuniques rouges et blanches traditionnelles.

Après avoir été porté un peu partout par les troupes anglaises, notamment en Afrique du Sud, puis au Soudan,  il devient leur tenue officielle en 1884. Lors de la guerre Hispano-Américaine de 1898, de nombreuses autres armées l’adoptèrent officiellement, mais pas les Français, qui vouaient une culte à leur pantalon rouge…

Plus connu sous le nom de « Chino » chez nous, il est physiquement et visuellement le même pantalon. Ce nom vient tout simplement du fait que les « British Khakis » furent copiés pour l’armée américaine par… les Chinois. Dès lors, ils ne sont plus forcément en sergé, mais simplement en toile de coton industrielle.

Pantalon ou bermuda, la matière "Chino" habillait les hommes de nombreuses armées.

Ce sont les militaires américains qui ont démocratisé ce grand classique en continuant de le porter après la 2de Guerre Mondiale, et notamment à l’Université (avec un t-shirt blanc, un cardigan gris anthracite et des sneakers blanches de préférence). Depuis cette période, à peu près tout le monde en possède au moins un dans sa garde-robe. Le seul souci consiste à choisir la bonne matière, la bonne longueur, avec ou sans pli, avec ou sans pince.

Etudiants américains en 1953. Chacun son chino!

Le véritable « Khakis Pants » n’est jamais trop long. S’il l’est, on pourra toujours l’enrouler pour laisser apparaître la cheville, jamais plus. Evidemment, la couleur sable est indispensable et on évitera à tout prix une coupe slim. Pour les plis ou les pinces, ce sera à chacun de voir, mais comme le montre la photo ci-dessus à merveille, les puristes choisiront une coupe droite plate.

Mais où trouver un chino qui respecte cette belle histoire? Hormis Docker’s, Ralph Lauren et L.L. Bean qui proposent de très beaux modèles,  Bills Khakis reste la référence incontournable du chino original. Coupes, confort, confection, tout est précieusement et méticuleusement respecté.

Fondée en 1990, la maison Bills Khakis part d’un constat simple qu’aime rappeler son fondateur Bill Thomas (ancien publicitaire de Chicago) :  “We could put a man on the moon, but couldn’t make khakis like we did 50 years ago.” Ce pantalon légendaire qu’il portait à la fac après avoir écumé les surplus de stock de la 2de Guerre Mondiale, c’est lui qui allait le fabriquer désormais, dans un ancien entrepôt de Reading, Pennsylvanie.

La ligne vintage de Bills Khakis

Aujourd’hui, Bills Khakis compte une vingtaine de personnes et est distribuée (hors site internet) dans plus de 500 magasins aux Etats-Unis. Des modèles par dizaines, des shorts, des chemises, tout est fabriqué aux US! Bill Thomas s’inspire des pièces originales qu’il a retrouvées en chinant: confortables, avec des poches profondes et qui passent avec à peu près tout. Chacun des modèles de Bills Khakis s’inscrit dans une tradition du Chino qui dure depuis plus de 150 ans. Une vraie réussite, mais surtout une qualité et une authenticité indiscutables, pour une pièce intemporelle.

Welcome

Bonjour à tous,

Voici donc le premier post de Greensleeves To A Ground, en guise d’introduction. En bref, il sera question ici de tout ce qui a inspiré, de ce qui inspire et de ce qui inspirera le style de vie et la culture de chacun.

A bientôt, et bonne lecture.