M.C. Escher en Italie.

par greensleevestoaground

Impossible de revenir en un article sur l’oeuvre et la vie entières de Maurits Cornelis Escher. Qui plus est, rares sont les clichés le représentant, sauf durant sa période de jeunesse aventurière. En 1922, alors âgé de 24 ans, l’artiste hollandais décide de partir pour l’Italie. Après avoir redoublé deux fois et raté son bac, il s’était orienté vers l’architecture puis les beaux-arts. Peu reconnu par son entourage, il est pourtant déjà un excellent graveur sur bois. Ce voyage en Italie (ci-dessus, à Rome en 1930) va être pour lui une véritable révélation et découverte de soi. Jusqu’en 1935, il parcourt le pays, s’y marie avec Jetta Umiker et produit des centaines et des centaines, de croquis, gravures, lithographies et ses premières oeuvres marquantes. Intégrant des univers complexes dans son art, Escher devient et restera certainement à jamais le maître de la structure de l’espace, des interpénétrations de mondes et des représentations de l’infini. La plupart de ses réalisations rendraient fou n’importe quel esprit et fascinent les physiciens et mathématiciens. Il est d’ailleurs bon de rappeler les mots de sa mère voyant les travaux de son fils,  peu avant son départ pour l’Italie : « Mon fils, tu ne devrais pas tant fumer. »

Les quelques rares clichés de cette période montrent un homme timide, solitaire, aventurier et relativement peu négligeant sur son style...

Castrovalva, 1929. Un paysage qui semble s'étendre à l'infini. C'est l'une des plus belles oeuvres de jeunesse de l'artiste. "Pendant presque toute une journée je suis resté à dessiner sur cet étroit sentier de montagne. Au-dessus de moi il y avait une école et j'écoutais avec plaisir les voix limpides des enfants chantant des chansons." *

"Escher se sent chez lui en Italie. Chaque printemps, il entreprend un voyage : les Abruzzes, la Campagne romaine, la Calabre, la Sicile, la Corse et Malte. Il part généralement avec d'autres artistes qu'il a connus à Rome." *

La Main dans une Boule de cristal, 1935. Cette lithographie réalisée en Italie témoigne du monde fou dans lequel s'apprête à évoluer Escher. C'est lui-même qui tient et se reflète dans la sphère.

Après de multiples rencontres, des milliers de kilomètres parcourus et un carnet de voyage bien rempli, Escher quitte l'Italie. Le climat instauré par Mussollini est devenu insupportable. Avec sa famille, il part pour la Suisse, la Belgique, avant son retour aux Pays-Bas. Le musée Escher de La Haye est l'unique lieu au monde consacré à l'artiste.

Trois ans après avoir quitté l'Italie, Escher réalise la première véritable synthèse de ses pensées : l'estampte Jour et Nuit (1938).

* in Le Miroir Magique de M.C. Escher, par Bruno Ernst (Editions Taco, 1986)